Le sens du monde

Le sens du monde est celui des fleuves
La couleur de la terre donne la couleur des eaux
Le toit du monde donne la tonalité des flots

Mon fleuve rouge, la Betsiboka.

Le temps d’une histoire

L’Africain au pied son arbre racontait les histoires de leurs ancêtres aux plus jeunes. C’était un sage. On allait voir le « griot ».

Il avait la mémoire de la famille et comme la sève coulait dans l’arbre elle passait en lui (source africaine)

En terre d’Afrique, il n’y avait rien d’écrit c’était le griot qui racontait l’histoire qui forge les jeunes. Il était respecté par eux. Il était leur conseil. Il était là, silencieux, observateur et attendait que l’oiseau vienne à lui.

Alors le jeune venait, lourd de peines ou chargé de bonheurs.

Sur la terre de France, le vieux n’est pas écouté et puis de toute façon il ne sait rien pourtant il a vu, il a écouté, c’est un traditionaliste dit-on …

Temps intermédiaire

Si à la porte du nouveau temps tu as peur, regarde-toi et avance.

Croisements

L’opportunité doit nécessairement rencontrer l’objectif pour exister.
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L’oiseau Sille

Certains jours, courant toujours, j’ai vu l’oiseau Sille monter et, de son œil gauche, j’ai vu son regard sourire se retourner vers moi.

Ces jours rares, l’oiseau Sille était un esprit dans l’éphémère.

L’oiseau Sille, un jour, en a appelé aux hommes pour partir du mont des dieux. Les hommes lui ont enchainé le pied et l’ont occupé à passer le temps.

Je l’ai vu encore un matin arriver et son regard sourire s’est retourné une nouvelle fois vers moi.

Entre fer et velours, l’oiseau Sille s’est détaché.

L’oiseau Sille s’est rapproché de la terre, a regardé le chantier et son regard était sourire. Epris de ses amis, il remontait régulièrement vers les hauteurs.

Entre battements d’ailes géants, entre portes de conférences, l’oiseau Sille m’a donné son sourire. Il a donné sa force pour m’accompagner.

Aujourd’hui, l’oiseau Sille semble plus triste ; son regard sourire est plus rare.

Sans comprendre, à la saint Imanol, augure étrange, nous avons été bousculés par une évidence. Il m’a fait peur et je l’ai blessé.

Je suis l’oiseau Sille du regard quand il passe. Il a attaché mon regard au sien.

L’oiseau Sille ne chante pas, il n’a jamais chanté. Il n’a qu’un regard sourire et j’attends la douceur de son retour.

On dit que l’oiseau Sille aime le feu des cheminées, les chauffe-tasse, la poésie de trois monts-blancs, les suédoises, les ronces et les trous de taupe.

Correspondance

Les mots s’écrivent mais ne se disent pas.
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A toi, le voyageur

Tu racontes, et alors …

D’une fenêtre de rêve sur ton monde
J’ai vu défiler un peu de ta vie sur
Un temps intermédiaire sur
Un passé qui est le tien

J’ai vu la pauvreté du monde
La chaleur des pickups
Le froid des grandes landes
La terre qui court

Intweetics

Suva

J’ouvrais la porte de ma chambre climatisée, la moiteur et l’épaisseur de l’air me saisissaient. La végétation épaisse débordait en désordre, brillante, mouillée, tout en surplombant la piscine aux eaux vertes et sombres. Mes premiers pas collaient au bois trempé de la terrasse suspendue. Le service s’avançait vers une longue table dressée en un blanc pur et lisse au milieu de l’étouffement ambiant. Le jus d’orange vif, les croissants dorés, la salade de fruits aux couleurs flamboyantes versée d’une cuillère argentière dans une coupe de la porcelaine du lys de France amenaient le savoir-faire d’une civilisation dans une résidence envahie par la luxuriante moiteur d’un équateur oublié.
Intweetics.

Sirène des profondeurs

Enfance tu es l’un de mes cris
Africa tu m’as tatouée de liberté, d’amour et de chants
De filets jetés sur l’espoir de la mer
De regards lancés sur la corniche des hommes

Africa, ton île là-bas est la mienne
Du rouge de sa terre mon coeur s’est nourri
Du fond de son horizon je voyais ce pays lointain
Qu’ici on appelle France et qui était, disait-on, le mien

Africa tu as pris mon père
Africa tu m’as levée
Africa tu m’as aimée
Africa tu m’as mise à terre

Alors

J’ai décidé de créer la mer
J’ai décidé de le rendre fier
J’ai décidé de jeter des filets
Chaque jour chargés des sens
des profondeurs de nos êtres
J’ai décidé d’aimer

Long message de ma mémoire
Ouantanamena autour d’un tapis
Bouée noire sur des vagues fortes
Tu nous apprenais à nager
Zozo et Merina je me souviens
Nous étions enfants sans couleurs et si bien

Africa ton ile la bas
Elle m’a dit d’aimer, d’aimer et d’aimer
Tu es mon enfant, m’as tu dis

Bonbon coco et baobab de mon enfance
Katsepe, Betsiboka et canne à sucre
Nosu partions chercher les géodes
Je vous garde

Kassim, ton cocotier, il est temps d’y monter
Porte-moi encore que je grimpe là-haut

Africa, ton île là-bas a emporté mon père
Et tu m’as dit
Sirène des profondeurs, aime
Donne ton amour et ne demande rien.

Intweetics (Majunga)

La simplicité

La simplicité est la complexification suprême. Sénèque.

L’éveil des sens

Un jour, les fleurs s’envolent
Puis dans un souffle, le pétale se dépose
Et en une seconde inattendue, la pluie enchante la nature
Le vert reluit et brille, se fane et se fond
Tandis que La lumière s’allie à la terre
Pour donner le manteau de la vie

Sur une terre qui s’endort
La vie se prépare comme dans un recommencement infini
Un jour, tu me prendras la main
Et le rêve des sens enchantera la fleur inattendue
Comme l’eau enchanta la terre dans un ultime éveil

Plus loin encore dans l’histoire du monde
Nous irons là où tu voudras
Intweetics